Mc 5,21-43
La guérison de la femme qui a beaucoup souffert parasite le récit de la guérison de la fille de Jaïre comme la messe parasite la tranquillité du repos du dimanche. (...), le miracle qui se produit durant la messe doit se reproduire après la messe. Comme après la guérison de la femme, la fille de Jaïre a été guérie.
Celui qui s'endort à la messe aurait mieux fait la grasse matinée dans son lit, quoique "le Seigneur comble son bien-aimé même quand il dort" (Ps 126). Celui qui ne se laisse pas déranger par Dieu qui parle quand sa Parole est proclamée lors d'une eucharistie a l'intérêt à vérifier s'il est capable de voir avec le coeur, car avec les yeux on ne voit pas assez bien, comme avec les oreilles on n'entend pas ce qu'il faut entendre. La messe qui ne parasite pas le quotidien est comme le sel qui a perdu sa saveur, comme la lumière cachée qui n'éclaire plus.
Le récit de la guérison de la femme qui a beaucoup souffert, coupe l'autre récit, celui de la guérison de la fille de Jaïre, et donne l'impression de durer assez longtemps pour qu'on dise à Jaïre : " Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? " (Mc 5, 36). Mais la détermination de Jésus, malgré les moqueries, donne tort à l'impression que la femme lui a pris trop de temps à Jésus et a privé l'autre de son aide.
Prenons la première partie du récit comme le temps avant la messe, prenons le récit "parasite" comme le temps de la messe et la guérison de la fille de Jaïre comme le temps qui arrive suite à la messe. Alors, nous voyons clairement que la messe ne commence pas par le chant d'entrée, mais bien quand nous ouvrons notre Bible pour lire cette Parole qui va être proclamée le dimanche qui arrive, quand nous posons la question : pourquoi aller à la messe ? Quand nous demandons : quelles sont nos raisons pour rendre grâce à Dieu et finalement quand nous passons la porte de notre maison pour nous rendre à l'église. Le temps de la messe nous donne l'occasion de "toucher" Dieu... Un moment excitant que certains préfèrent consacrer aux petits échanges, bavardages, distractions, d'autres pensent à leurs petites affaires, s'évadent, regardent l'heure... Sont-ils encore nombreux pour qui le temps de la messe est ce moment palpitant, une chance de toucher Jésus? Pour eux, la messe ne finit pas par l'envoi : "Allez dans la paix du Christ". Le miracle qui se produit durant la messe doit se reproduire aussi après. Comme après la guérison de la femme, a eu lieu la guérison de la fille de Jaïre.
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