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Méditation pour le Dimanche des Rameaux et de la Passion

Chaque semaine partageons l’homélie que l’abbé Olivier Fröhlich (vicaire général) nous a proposé le dimanche précédent.


Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens (Ph 2,6-11)

Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu,

ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.


Mais il s’est anéanti,

prenant la condition de serviteur,

devenant semblable aux hommes.


Reconnu homme à son aspect,

il s’est abaissé,

devenant obéissant jusqu’à la mort,

et la mort de la croix.


C’est pourquoi Dieu l’a exalté :

il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom,

afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame :

« Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.

 

Vous souvenez-vous d’Harpagon, le fameux Avare de Molière ? Peut-être dans le film avec Louis de Funès, où on le voit serrer contre son cœur le coffret qui contient son argent, en s’exclamant « Ma cassette, ma cassette ! » Son nom nous vient d’une racine grecque ‘harpagè’, qui évoque la rapacité, le fait de vouloir tout garder jalousement pour soi.


Paul utilise cette racine dans sa merveilleuse description de la Passion de Jésus : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. » Jésus, l’anti-Harpagon, prêt à tout perdre...


La Passion nous montre un Jésus qui refuse le pouvoir et la possession : il se dépossède de tout, de ses vêtements pour laver les pieds de ses amis, de sa liberté et de sa dignité dans la Passion, de sa condition divine, et même de sa vie sur la Croix. Il est l’anti-Harpagon par excellence, l’homme aux mains ouvertes. Et c’est parce qu’il accepte de tout donner, jusqu’à sa vie, qu’il recevra tout de Dieu : « C’est pourquoi Dieu l’a exalté », poursuit Paul.


La Semaine Sainte fait mémoire des événements marquants des derniers jours de la vie du Christ et, surtout, elle nous fait vibrer à son attitude profonde de disponibilité à Dieu, de confiance absolue, de don gratuit, sans rien essayer de retenir, même pas son dernier souffle. Afin de faire de nous des femmes et des hommes aux mains ouvertes plutôt qu’aux doigts crochus, prêts à accueillir dans leur main et dans leur cœur le don De Dieu.


Bonne Semaine Sainte !


Olivier Fröhlich

 

Commentaire de la 2e lecture : lettre de Paul aux Philippiens (2,6-11) Lectures : https://www.aelf.org/2023-04-02/romain/messe

Illustration : vitrail de l’église de Taizé


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