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Méditation pour le 2e dimanche de Pâques 2024

Connaissez-vous l’art du kintsugi ?


C’est une méthode japonaise de réparation des céramiques brisées. Plutôt que


d’essayer de restaurer l’objet comme il était, on souligne les jointures et les réparations avec de la poussière d’or. Et on crée un nouvel objet, qui n’essaie pas de cacher ou nier les fractures, mais qui transfigure les cicatrices. Et qui, en fait, est plus beau que l’original.


Ce que voit Thomas dans l’Évangile est un « kintsugi christique » : on ne nie pas les blessures de la Passion ; au contraire, Thomas est invité à toucher les plaies pour vérifier que c’est bien Jésus. Et en même temps, Jésus est transformé, à tel point que certains parmi ses amis ne le reconnaissent pas. Jésus est désormais le Christ glorieux, mais cette gloire n’éclipse pas tout ce qu’il a vécu durant ses années terrestres, ses joies comme ses souffrances.


L’espérance chrétienne est semblable à celle du kintsugi : nous avons toutes et tous nos meurtrissures, nos cicatrices. Cicatrices physiques d’un corps qui vieillit, mais aussi psychologiques, dues aux blessures de la vie : échecs, angoisses, humiliations... C’est tout notre être qui est appelé à ressusciter. Non à l’identique, comme un vieux tableau qu’on restaure, mais comme une création nouvelle, quand Dieu viendra couler de l’or spirituel dans toutes nos cicatrices humaines, pour faire de nous quelque chose de plus beau, transfiguré et transcendé par l’amour sans limite.


Ces blessures de la vie, nous avons parfois la tentation de les nier ! Mais sans fissure ni ébréchure, impossible de faire un beau kintsugi ! Ces cicatrices de l’existence sont notre histoire, ce qui nous a blessé comme ce qui nous a fait grandir, elles font de nous ce que nous sommes aujourd’hui. C’est tout cela qui est appelé à ressusciter, transcendé par l’or de l’amour divin.


Olivier Fröhlich


 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 20, 19-31 - extrait)


(...) Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (...)


 

Illustration : Thomas, Michel Ciry

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