Dans le contexte de la langue grecque, la gloire est orientée vers la réputation, la célébrité. Dans le contexte latin, elle est orientée vers la dignité, vers l'importance de la personne. Le contexte biblique est différent.
Dans la Bible le mot gloire signifie "lourdeur" et exprime le fait d'avoir du poids, de la valeur, de la force, de l'honneur de la réputation, du mérite. Elle ne manifeste pas la qualité de Dieu, mais sa présence, son activité. Quand le prophète Isaïe s'exclame : la gloire de Dieu remplit la terre (Is 6,3), il annonce que toute la terre est remplie de la Présence de Dieu. (1)
En donnant la parole à Jésus pour annonces à ses disciples : c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous (Jn 13.34), l'évangéliste Jean indique une urgence. Sa nature porte le nom de "commandement nouveau". Son objet porte le nom d'une action : "aimer". Son sujet s'étend sur "les autres", comme un signe de circulation sur la route des disciples "la priorité aux autres", il s'applique à chaque fois quand leur route croise celle de quelqu’un d'autre. La route du disciple est souvent déserte, il côtoie beaucoup de personnes sans croiser leur route. Alors quand il arrive au croisement, l'urgence du commandement nouveau s'impose, aucune occasion de faire le bien ne doit être perdue : la présence de Dieu s'y manifeste, l'étendue de sa gloire prend de l'ampleur.
(1) Pierre Miquel, Les Mots-Clefs de la Bible, Paris 1996, p.136
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