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Vous avez raison de venir à l'église à Noël.


Vous avez raison de venir à l'église à Noël. Vous avez raison d'abandonner votre tranquillité et votre confort pour vous souvenir de la pauvreté de Jésus. Né dans une étable comme des bêtes, car il n'y a eu aucune place libre parmi les humains. Étranger, dans sa ville, son village familial d'origine. Cette pauvreté de Jésus est aussi la pauvreté de l'Église. Étrangement, considérée nuisible à cause des appels à viser aussi le long terme : la vie éternelle, dans une société qui cherche la facilité et la réalisation immédiate de ses projets.

Il va de soi qu'une Église riche, au lieu de faire corps avec Jésus, lui fait plutôt face. Une Église riche qui fait face à Jésus est une communauté qui sépare les uns des autres, qui refuse l'accueil des pauvres, qui ne partage pas. Une Église pauvre qui fait corps avec Jésus est une communauté qui se rassemble, qui est attentive aux pauvres, qui donne de son temps, de son argent, de son affection. Nos célébrations de Noël sont une invitation, à être unis face à la pauvreté et à faire corps avec les pauvres.

L'histoire de la Nativité de Jésus véhiculée aujourd'hui par la tradition de Noël, est en quelque sorte "en panne" de réalité. Mieux connue par les contes de Noël que par le récit de l'évangéliste Matthieu ou Luc elle est devenue plus imaginaire que réelle. À cause de cela le passage de l'imaginaire vers le réel ne se fait pas naturellement, il faut le provoquer.

L'imaginaire est positif comme un rêve qui permet d'espérer. L'imaginaire est constructif pour dépasser l'impossible. L'imaginaire est une réalité virtuelle qui a besoin de se concrétiser pour avoir l'impact sur le concret de la vie, sur le réel, sur le matériel. L'imaginaire nous fait penser au monde fraternel et juste, sa concrétisation nous fait agir, tendre la main pour bâtir la fraternité, partager pour établir la justice.

En acceptant l'invitation aux célébrations de Noël, vous acceptez de faire le pas de l'imaginaire vers le réel. Certes, il y a des concessions à faire : sortir de sa tranquillité, laisser son confort, et peut-être aller plus loin encore, vers le partage, la main fraternellement tendue.


Abbé K.Nowak




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