Méditation : 7e et 6e dans l'année C 25
- Chantal B.
- 3 mars
- 4 min de lecture
7e dimanche dans l’année C 25

« Vous n’aurez pas ma haine ! », s’exclamait Antoine Leiris aux lendemains de l’attentat du Bataclan, à Paris en 2015. Il venait de perdre sa femme, tombée sous les balles islamistes.
« Vous n’aurez pas ma haine (...) non, je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché mais répondre à la haine par la colère, ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce
que vous êtes. »
Il avait compris que répondre par la violence ou la haine à la méchanceté nous fait devenir comme celui qui nous a fait du mal. La haine nous avilit et nous rabaisse au même niveau que nos agresseurs.
Se laisser emporter par la haine, c’est offrir une 2e victoire au mal : il a obtenu une 1e victoire par la souffrance infligée, il obtiendrait sa seconde victoire en nous rendant semblable à nos agresseurs, et en propageant encore plus la violence et la haine.
Il existe un seul antidote à la contagion exponentielle de la haine : « Aimez vos ennemis », dit Jésus.
C’est la marque de notre identité divine :« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux », prolonge-t-il.
Car il n’y a pas que de la haine dans le cœur de celui qui me fait du mal, il y a aussi de l’amour. Mais cet amour enfoui ne peut s’éveiller qu’au contact d’un autre amour, qui désarmera la violence.
On n’éradiquera jamais le mal en lui opposant un autre mal. Certes, il faut d’abord faire œuvre de légitime défense. Rien ne peut justifier les exactions des milices armées au Kivu, la volonté de Poutine d’asservir l’Ukraine, ou l’exacerbation de la haine entre Israéliens et Palestiniens : il faut tout faire pour les arrêter, si nécessaire par la force.
Mais cela ne suffira pas à éteindre la haine. Il faut aller plus loin et entrer dans cette dynamique révolutionnaire de l’amour des ennemis. Mgr Desmond Tutu disait, au cœur du travail de réconciliation entre Blancs et Noirs en Afrique du Sud : « Il faut aller plus loin que la justice. Il faut arriver au pardon, car sans pardon il n’y a pas d’avenir ».
Olivier Fröhlich
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 6, 27-38)
En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue...
(suite de l’évangile dans le lien ci-dessous)
Lectures : https://aelf.org/2025-02-23/romain/messe
Image © Aykut Aydogdu
6e dimanche dans l’année C 25

L’homme et l’arbre sont tous deux une ligne verticale tendue entre ciel et terre.
Quand on s’appelle Olivier, comment ne pas souligner ce parallèle biblique entre l’arbre et l’humain ?
C’est beau un arbre qui pousse, dont les racines plongent jusqu’au profond de la terre, dont les branches s’élèvent vers le ciel, accueillantes aux oiseaux et aux écureuils.
C’est beau un être humain enraciné dans l’humus de sa famille, de sa culture, et qui déjà a la tête dans les étoiles, mobilisé par une quête spirituelle qui le pousse à se déployer.
Et quand survient la sécheresse, la plante se fane et se rabougrit... Échec professionnel, difficulté familiale, accroc de santé ... Sécheresse affective ou spirituelle, notre vie s’étiole.
Dans ces moments, il nous faut être « comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse vers le courant ses racines » (Jérémie 17,8). Quand tout se dessèche dans notre vie, il ne reste que cette eau vive de l’amour de Dieu, qui ravive en nous l’allégresse de l’âme.
« Heureux l’homme ...
Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt. » (Psaume 1)
Olivier Fröhlich
Lecture du livre de Jérémie (Jr 17, 5-8)
Ainsi parle le Seigneur : Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur. Il aura pour demeure les lieux arides du désert, une terre salée, inhabitable. Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. Il ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne manque pas de porter du fruit.
Psaume 1
Heureux est l’homme
qui n’entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre
planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu’il entreprend réussira.
Tel n’est pas le sort des méchants.
Mais ils sont comme la paille balayée par le vent.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.
Lectures : https://www.aelf.org/2025-02-16/romain/messe
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