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Chantal B.

Méditation : 31e dimanche dans l’année B

La foi au risque de l'intelligence ?


En réaction à une culture hyper-rationaliste, beaucoup pensent que, pour être croyant, il faudrait abdiquer toute démarche intellectuelle. Mais pourquoi Dieu, qui est le créateur de notre intelligence, nous demanderait-il de mettre entre parenthèses toute rationalité ?


Quand il cite le 1er commandement du Décalogue, Jésus ajoute un élément aux 3 éléments coeur/âme/force cités dans l’Ancien Testament : l'intelligence. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toute ta force », répond-il au scribe qui l’interroge.


Voilà donc qu'il faut aimer Dieu aussi avec son intelligence ! Lire, étudier, réfléchir, méditer ... Et, en retour, aimer Dieu peut aussi illuminer notre intelligence. Bien entendu, cela ne suffit pas à nourrir notre foi, mais c’est une démarche incontournable.


« La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité. » (Jean-Paul II, encyclique ‘Fides et Ratio’)


L’amour intelligent fait appel aux sciences humaines (exégèse, philosophie, histoire, psychologie ...) pour approfondir le mystère de la foi. L’exégèse de la Bible m'a fait découvrir qu’imposer un questionnement scientifique au texte sacré, loin de fragiliser ma foi, enrichissait ma lecture du texte biblique, l’ouvrait à de nouveaux horizons.


Pourquoi craindre le travail de l’intelligence ? Par peur que notre foi ne résiste pas au crible de la raison ? Renoncer à toute démarche intellectuelle fait de la foi chrétienne une idéologie ou une superstition, et nous soumet aux risques de la radicalisation ou de l’infantilisation.


On attribue à St Augustin cette maxime : ‘croire pour comprendre et comprendre pour croire’. Qui joue le jeu de ce dialogue entre foi et raison grandit tant dans l’amour du frère que dans l’amour de Dieu.


Olivier Fröhlich


 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 12, 28b-34)


En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son coeur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »

Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.


 

Image : Marc Chagall, L’écolier (1925)

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