Les disciples ont demandé : apprends-nous à prier, mais puisque Jésus a répondu, "quand vous priez dites...", ne pense-t-on pas qu'il a donné les paroles de la prière à ses disciples ?
Le texte de Luc écarte cette pensée (Lc 11,1-13).
Déjà dans le texte de Mathieu la même prière est incluse dans l'enseignement qu'on appelle "le sermon sur la montagne" (Mt 6,9-13). Mais chez Mathieu les disciples ne demandent pas : apprends-nous à prier.
Dans l'évangile de Luc, Jésus répond à la demande des disciples.
L'enseignement précisant comment prier suit les paroles de la prière.
L'évangéliste Luc précise ainsi que l'un ne va pas sans l'autre : les paroles de la prière et leur esprit sont inséparables.
Pour attirer l'attention à l'esprit de cette prière, l'évangéliste utilise une comparaison.
Après les paroles de la prière qui s'adressent à Dieu le Père, il ajoute l'enseignement de Jésus qui confronte l'amitié des humains et la relation avec Dieu.
Nous avons l'habitude d'utiliser le mot "communion" pour exprimer la relation avec Dieu, elle dépasse de loin l'amitié entre les humains.
En effet, le résultat de la comparaison est accablant, Jésus constate : vous êtes mauvais, mais capables de donner de bonnes choses à vos enfants, le Père du ciel est bon et ne se limite pas quand il donne, il donne son Esprit Saint à tout un chacun.
La différence du don entre "les bonnes choses" et "l'Esprit Saint" saute aux yeux : les bonnes choses sont limitées par l'étroitesse des liens humains, l'Esprit est sans limites.
Quand Jésus apprend à prier ses disciples, ils les invitent à se laisser emporter au-delà des limites de la fraternité et de l'amitié pour être inclus dans la communion avec celui pour qui "rien n'est impossible" (Lc 1,37) et qui est bon pour les ingrats et pour les méchants (Lc 6,35).
Notre Père du ciel nous te demandons ton Esprit Saint...
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