La chandeleur est une fête chrétienne qui se célèbre le 2 février, soit quarante jours après Noël. Son nom vient du latin festa candelarum, qui signifie “fête des chandelles”. En effet, il est de tradition d’allumer des bougies et de les porter en procession, pour symboliser la lumière du Christ qui éclaire le monde.
Mais pourquoi fêter la lumière le 2 février ? Quel est le sens de cette date dans le calendrier chrétien ? Et pourquoi mange-t-on des crêpes à la chandeleur ? Voici quelques éléments de réponse.
La présentation de Jésus au temple
La chandeleur commémore un épisode rapporté par l’évangile de Luc (chapitre 2), qui raconte la présentation de Jésus au temple de Jérusalem, conformément à la loi juive qui prescrivait que tout premier-né mâle soit consacré à Dieu. Cet événement se situe quarante jours après la naissance de Jésus, selon le délai de purification de la mère après l’accouchement.
Au temple, Marie et Joseph rencontrent deux personnes âgées, Syméon et Anne, qui reconnaissent en Jésus le Messie attendu par Israël. Syméon prend l’enfant dans ses bras et dit : “Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple.” (Luc 2, 29-32).
Ces paroles prophétiques annoncent la mission universelle de Jésus, qui vient apporter le salut à tous les hommes, juifs et païens. Elles révèlent aussi le destin tragique de Jésus, qui sera rejeté et crucifié par son peuple. Syméon ajoute en effet à Marie : “Et toi, ton âme sera traversée d’un glaive.” (Luc 2, 35).
La présentation de Jésus au temple est donc une fête de la lumière, qui célèbre la manifestation de Dieu aux hommes, mais aussi une fête de la vie, qui rappelle le don de Jésus pour le salut du monde.
Les origines païennes de la chandeleur
La chandeleur n’est pas seulement une fête chrétienne. Elle a aussi des racines païennes, qui remontent à l’Antiquité. En effet, le 2 février correspond à la période du solstice d’hiver, qui marque le retour progressif de la lumière et de la fertilité de la nature.
Chez les Romains, on célébrait les Lupercales, des fêtes en l’honneur de Faunus, le dieu des troupeaux et de la fécondité. Les paysans faisaient des processions avec des torches pour purifier leurs champs et favoriser les récoltes. On célébrait aussi la festa candelarum, la fête des chandelles, en l’honneur de Cérès, la déesse des moissons, qui cherchait sa fille Proserpine, enlevée par Pluton, le dieu des enfers. Le flambeau de Cérès symbolisait la victoire de la lumière sur les ténèbres et l’espoir du retour du printemps.
Chez les Celtes, on fêtait Imbolc, le 1er février, qui marquait le début de la saison de l’agnelage. C’était une fête du feu, qui invoquait la déesse Brigit, protectrice des troupeaux, des sources et de la poésie. On allumait des feux sur les collines et on décorait les puits et les fontaines avec des fleurs et des rubans.
Lorsque le christianisme s’est répandu, il a repris et adapté ces traditions païennes, en les associant à la fête de la présentation de Jésus au temple. Ainsi, la chandeleur est devenue une fête de la lumière chrétienne, qui reprend le sens de la prophétie de Syméon.
La tradition des crêpes
Mais pourquoi mange-t-on des crêpes à la chandeleur ? Il existe plusieurs explications possibles à cette coutume.
La première est liée à la symbolique de la crêpe, qui évoque le soleil par sa forme ronde et sa couleur dorée. Manger des crêpes serait donc une façon de célébrer le retour de la lumière et de la chaleur après l’hiver.
La deuxième est liée à la pratique agricole, qui voulait que l’on termine les réserves de farine de l’année précédente avant d’entamer la nouvelle récolte. Faire des crêpes était donc un moyen d’utiliser la farine restante et de marquer le renouvellement du cycle des saisons.
La troisième est liée à une légende, qui raconte qu’un pape du 5ème siècle, Gélase Ier, aurait offert des crêpes aux pèlerins qui venaient à Rome pour la chandeleur. Cette générosité aurait été imitée par la suite par les chrétiens, qui se partageaient des crêpes en signe de fraternité.
Quelle que soit l’origine de cette tradition, les crêpes sont devenues un élément incontournable de la chandeleur, qui se dégustent avec du sucre, de la confiture, du chocolat, ou même du fromage ou du jambon. Il existe aussi des jeux autour des crêpes, comme celui de les faire sauter avec une pièce dans la main, pour attirer la prospérité.
Conclusion
La chandeleur est donc une fête riche de sens et de symboles, qui mêle des influences chrétiennes et païennes. Elle nous invite à nous réjouir de la lumière du Christ, qui nous révèle l’amour de Dieu, et à nous réchauffer avec des crêpes, qui nous rappellent la beauté de la création. Bonne chandeleur à tous ! 🥞
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