Qu’est-ce un enseignement, sinon une transmission de connaissances, une leçon.
Qu’est-ce qu'un enseignement à l’église, sinon une catéchèse, un discours, un sermon. On peut dire en exagérant que pour enseigner dans l’église il faut parler, il faut bien parler.
OR, l’Évangéliste Marc dans l’Evangile d’aujourd’hui ne donne pas à Jésus beaucoup de temps de parole. Jésus ne dit qu’une seule phrase qui en plus n’invite pas les autres à parler : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » Son enseignement limité en paroles déborde en action, une rencontre, un échange. Le lieu est important, une synagogue, un lieu de culte où les croyants se rassemblent pour prier. Le temps est important, le jour du sabbat, le jour du repos hebdomadaire consacré au Seigneur.
OR, ce lieu et ce temps ne sont pas investis exclusivement par Jésus ni uniquement par les croyants, mais aussi par “un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. ». L’enseignement de Jésus dont nous parle l’Evangéliste Marc précède les cris de l’homme tourmenté. On pouvait s’attendre à un résumé de cet enseignement, mais il n’en est rien. Juste une conclusion : “On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.”
OR, il y a une autre phrase pour conclure l’enseignement de Jésus, sa catéchèse, son homélie ou son discourt, placée plus loin dans le même texte : “Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité !” La répétition, dans les textes bibliques, est un signal fort pour attirer l’attention. L’essentiel se trouve entre les phrases répétées. L’essentiel n’est pas dans le discours, l’homélie, la catéchèse, mais dans l’action, la rencontre, dans l’échange.
OR, Jésus s’adresse à l’homme tourmenté en disant : “tais-toi”. Pourtant celui-ci disait vrai. Se taire pour ne pas dire la vérité, cela dépasse certains. Et pourtant, ne disons-nous pas : “toute vérité n’est pas bonne à dire” ? Faut-il dire la vérité qui blesse quand nous ne sommes pas capables de soigner la blessure ? Faut-il dire la vérité qui tue puisque nous ne sommes pas capables de ressusciter les morts ?
Jésus enseigne “en homme qui a autorité”. Aujourd’hui, c’est à nous qu’il livre son enseignement. Il ne s’agit pas d’un discours, ni d’une homélie ni même d’une catéchèse, mais d’une action qui libère l’humain de ses tourments, d’une rencontre qui sauve du mal, d’un échange qui chasse les démons, les esprits impurs.
OR, l’homme tourmenté a été libéré. Et les autres ? Les disciples de Jésus et d’autres personnes présentes dans la synagogue ont-ils appris la leçon ?
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