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Photo du rédacteurPascal D.

Ce jeudi 9 mars,Germain Dufour nous a quittés.

Beaucoup de nos paroissiens le connaissait il venait, jusqu'il y a peu, chaque dimanche célébrer l'eucharistie à l'église Saint-Martin à Wasmes-Audemez-Briffoeil.


Voici le communiqué de presse de son association "Les amis de la chapelle Saint-Roch.


GERMAIN DUFOUR NOUS A QUITTÉS 1943 - 2023


Frère Germain DUFOUR, prêtre capucin, défenseur des pauvres et des sans-droits, infatigable animateur de Pierreuse-Volière, vient de nous quitter ce 9 mars, à l’âge de 79 ans, à l’issue d’une maladie qui le tenait en souffrance depuis plusieurs mois.

Il nous laisse un vide immense, à nous Liégeois, habitants du quartier ou compagnons, hier et aujourd’hui, de ses combats pour la dignité des gens et la reconnaissance de l’identité et de l’histoire d’un quartier martyrisé depuis des décennies par un « urbanisme » sauvage. Un vide immense, à nous, les amis de la chapelle Saint-Roch en Volière, dont il fut l’un des membres fondateurs il y a plus de trente ans.


Par lui, l’ancien sanctuaire de la congrégation des Frères cellites a repris vie et a retrouvé une place rayonnante sous le signe des arts, de la défense du patrimoine et de l’ouverture à tous dans un esprit multiculturel. Germain avait « un cœur gros comme ça ». Il accueillait tout le monde. Il ne jugeait personne. Notre chapelle veut tenter de lui ressembler.


Né à Baugnies, près de Tournai, ce fils d’agriculteurs se passionne pour l’histoire dès le collège franciscain. À dix-huit ans, il passe par Strasbourg et Tours. Il veut vivre l’Evangile dans la vraie vie. Il sera capucin sans la bure, prêtre ouvrier. Il entreprend des études de théologie à Louvain. Il y partage son toit avec des étudiants d’origine berbère. Ordonné en 1970 dans son village natal, il atterrit presque par hasard à Liège, là où il peut rencontrer des membres de son ordre. Il fonde avec eux en Pierreuse une communauté d’entraide, « Espaces fraternels ». « La vie commune réchauffe », nous disait-il. Cet espace d’une vingtaine de lits existe toujours, ouvert à la réinsertion de déshérités et « marginaux » de tous bords.


Le capucin en sandales se fait alors métallurgiste à Cockerill, puis homme de peine à l’hôpital psychiatrique de Volière où il découvre les ravages de la société sur le mental. Il est ensuite balayeur communal. Parallèlement, il poursuit à la chapelle Saint-Roch ce dialogue islamochrétien auquel il est tant attaché.


Dans le même temps, il s’engage dans les « luttes de Pierreuse » contre les démolitions concomitantes au chantier interminable de la place Saint-Lambert. Il fait le choix de la politique en 1982. Il rejoint le parti Écolo qui vient d’entrer dans la majorité communale. Attaché au 2 cabinet de l’échevin de l’Urbanisme, il contribue aux premiers sauvetages de maisons du quartier et au relogement d’habitants. À la charnière du siècle, il poursuit ses combats, cette fois contre les extensions du palais de Justice dont les gabarits risquent de couper définitivement Pierreuse-Volière-Saint-Servais du centre-ville.


Conseiller communal en 1989, il devient « le sénateur aux pieds nus » quand il entre au Palais de la Nation en 1992 sous couleur Écolo. Il est aussi membre du Conseil de la Communauté française et du Parlement wallon. Il va progressivement s’éloigner des Verts et rejoindre le Parti communiste de Belgique. En 2012, il pose une ultime candidature, en soutien de la liste Vega.


Ces dernières années, Germain DUFOUR s’était fait conteur des Coteaux de la Citadelle. Les nombreux promeneurs qui le suivaient restaient impressionnés de ses connaissances historiques et architecturales, le tout dans une bonhommie permanente, truffée d’anecdotes et de découvertes inopinées au long des terrasses, des poternes, des caves et des greniers, sans jamais oublier la vie des gens. L’amour des gens.


Si Liégeois, notre ami Germain n’a pourtant jamais oublié sa Wallonie picarde. Jusqu’il y a quelques semaines et malgré ses difficultés de marche, il prenait chaque dimanche le train pour Tournai. Il allait célébrer la messe et prononcer son homélie dans son village natal de Baugnies où il restait prêtre desservant. L’église ne désemplissait pas.


Germain DUFOUR a souhaité que ses amis de Liège lui disent au revoir à la chapelle Saint-Roch, au numéro 17 de la rue Volière. Pour toute information, veuillez consulter le site internet de la chapelle Saint-Roch en Volière : www.chapelle-voliere.be. Sa dépouille gagnera ensuite le Tournaisis. L’inhumation aura lieu au caveau familial du cimetière de Hérinnes.


Germain. « Pax et Bonum ». Va en paix, homme de bien.


Les amis de la chapelle Saint-Roch en Volière asbl


Ni fleurs, ni couronnes. Au-delà de la mort, frère Germain souhaitait apporter encore son soutien aux amis de la chapelle Saint-Roch.

Compte n° BE52 0682 0852 8809.

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